mercredi 15 mars 2017

La question du jour : est-il suave de s'appeler Goldfinger ?


































Parmi tous les patronymes mêlant habillement en anglais le nom d'un métal et d'une partie de l'anatomie humaine, "Goldfinger" nous a toujours semblé particulièrement suave, bien plus, par exemple, que Silverfoot, Ironknee ou Nickelnose dont nous n'aurions pour rien au monde voulu nous voir affubler. 

"Doigt d'or", c'est évidemment différent, évocateur sans être vulgaire, précieux sans être pédant. Mais tout cela reste très empirique et il était temps de vérifier si les Goldfinger sont réellement de suaves créatures et s'il est intéressant de se nommer ainsi. 


































Première possibilité : vous vous appelez Auric Goldfinger, vous avez été mis au monde en 1959 par Ian Fleming et vous avez deux passions dans l'existence : l'or et la disparition définitive de 007. Nous n'en ajoutons pas une troisième : votre assistante Pussy Galore, puisqu'elle préfère très clairement les femmes et que vous êtes réaliste. 

Au cinéma en 1964, vous avez été interprété par Gert Fröbe (quand on aurait aimé vous donner les traits d'Orson Welles mais trop cher) et vous avez été chanté par Shirley Bassey sur des notes très empruntées à la mélodie de "Moon River" de Mancini. 




Ne serait-ce qu'en raison de Shirley, gros indice de suavitude mais double inconvénient : vous mourez projeté dans le vide et surtout vous n'existez pas réellement.


















Deuxième possibilité : vous vous appelez Myron Goldfinger (2e en partant de la gauche ci-dessus), vous êtes un architecte américain et vous êtes assez fier de faire partie des dignes représentants du style moderniste qui décidément ne passe pas de mode malgré les années.

Vos villas valent des fortunes, Scorsese vous fait de la publicité dans "Le loup de Wall Street" en faisant jouer une de vos créations et on vous adore dans les Caraïbes où vous construisez des hôtels et résidences pour millionnaires dans lesquels, c'est une coïncidence, on aurait pu très largement tourner un James Bond.






















Indice de suavitude là encore très élevé et énorme avantage ; vous existez mais inconvénient : vous passez votre vie dans un avion en direction des West Indies, ce qui n'est pas une vie en fait.






















Troisième possibilité : vous vous appelez Ernö Goldfinger, vous êtes d'origine roumaine et êtes également architecte. Fortement influencé à Paris par Le Corbusier et surtout Auguste Perret, vous adorez le béton dont vous allez faire votre matériau de prédilection en Angleterre où vous œuvrez à partir des années 40.

Parmi vos innombrables créations, vous êtes surtout le papa de la mythique Trellick Tower de Londres, vomie lors de son inauguration en 1972 mais aujourd'hui célébrée même en jupes, incarnation de votre style et de ce mouvement dont vous êtes devenu le pape : le brutalisme.




























Devenu légendaire, vous êtes évidemment suave mais inconvénients ; vous êtes mort depuis 1987 et malgré les années, vous êtes encore associé à votre épouvantable caractère qui, avantage, fit que c'est en votre honneur que Ian Fleming baptisa son méchant... Goldfinger dans le roman du même nom.

Finalement, vivant ou mort, un Goldfinger reste suave puisque résolument attaché à la suavitude de l'agent secret préféré de sa Majesté, ce que nous pouvons célébrer d'un Martini avant de courir au guichet de l'Etat Civil. D'ailleurs, c'est long une demande de changement de nom ?


2 commentaires:

Jérôme (presque anonyme) a dit…

Très très très long... Vous pouvez vider la bouteille

soyons-suave a dit…

Ah mince. Investissons donc rapidement dans une flasque.